La bouillie de la comtesse berthe et autres contes by Alexandre Dumas

La bouillie de la comtesse berthe et autres contes by Alexandre Dumas

Auteur:Alexandre Dumas [Dumas, Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: - Divers
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Blanche de Neige

I

Un jour d’hiver, la neige tombait par flocons, comme si le ciel semait des fleurs d’argent sur la terre.

Il y avait une reine, qui était assise et qui cousait près d’une fenêtre de son palais.

Cette fenêtre était de bois d’ébène du plus beau noir.

Et, comme la reine était occupée à regarder tomber la neige, elle se piqua le doigt avec son aiguille.

Trois gouttes de son sang coulèrent sur la neige, et firent trois taches rouges.

En voyant combien ce sang de pourpre tranchait avec la blancheur de la neige, la reine dit :

– Je voudrais avoir un enfant dont la peau fût aussi blanche que cette neige, dont les joues et les lèvres fussent aussi rouges que ce sang, et dont les yeux, les cils et les cheveux fussent aussi noirs que cette ébène.

Juste en ce moment, la fée des Neiges passait, dans sa robe de givre ; elle entendit la prière de la reine et l’exauça.

Neuf mois après, la reine mit au monde une fille, blanche de peau comme la neige, rouge de lèvres et de joues comme le sang, noire d’yeux, de cils et de cheveux comme l’ébène.

Mais la reine n’eut que le temps d’embrasser sa fille, et elle mourut, en disant qu’elle désirait que l’enfant s’appelât Blanche de Neige.

Un an après, le roi prit une autre femme.

Celle-ci était fort belle, mais aussi orgueilleuse et aussi vaine que la première était humble et douce.

Elle ne pouvait supporter cette idée qu’aucune femme du monde pût l’égaler en beauté.

Elle avait eu une fée pour marraine ; cette fée lui avait donné un miroir qui avait une étrange faculté.

Quand la reine se regardait dans ce miroir et disait : « Petit miroir pendu au mur, quelle est la plus belle de tout le pays ? » le petit miroir répondait : « Belle reine, c’est toi qui es la plus belle. »

Et l’orgueilleuse reine était satisfaite, car elle savait que le miroir disait toujours la vérité.

Cependant Blanche de Neige grandissait et devenait de jour en jour plus jolie ; si bien qu’à dix ans, elle était belle comme le plus beau jour ; plus belle même que la reine.

Or, un jour que cette dernière disait à son miroir : « Petit miroir pendu au mur, quelle est la plus belle de tout le pays ? » le miroir, au lieu de lui répondre comme d’habitude : « C’est toi », lui répondit : « C’est Blanche de Neige. »

La reine fut toute bouleversée : elle devint verte de jalousie ; ce qui ne l’embellit pas.

À partir de ce moment, chaque fois que la reine rencontrait Blanche de Neige, son cœur se retournait dans sa poitrine, tant elle haïssait la jeune fille.

Or, l’orgueil et la jalousie, ces deux mauvaises plantes de l’âme, allèrent toujours croissant dans son cœur, comme l’ivraie dans un champ ; de sorte que, ne pouvant plus reposer ni jour ni nuit, un matin, elle fit venir un chasseur et lui dit :

– Emporte cette enfant dans la forêt, afin qu’elle ne reparaisse jamais devant mes yeux.



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